« Le collage est presque toujours mon entrée en matière, la « mise en bouche » de mon travail ; les images s’imposent alors d’elles-mêmes, pas vraiment écriture automatique mais adéquation entre esthétique et non-sens, en réalité tout cela m’échappe ! Parfois ce premier jet survit, se recompose, noir dessein puis gravure. Agressée, griffée, mordue, la plaque gravée a gagné en force ; souvent les hasards nés de l’attaque acide ou de l’impression bousculent alors l’imaginaire, chahutent le sens. La couleur s’impose, ou pas, les papiers de soie déposés un peu à l’aveuglette réinventent alors l’image. Même ratée, mal imprimée, chaque gravure a droit à une deuxième chance : découpées, collées, redessinées, peintes, mises en volume, toutes mes images se réincarnent, changent de cadre pour une nouvelle vie ! »